La députée Leila Chettaoui a déclaré qu’en 2012, celui qui deviendra le mufti de Daech, a pu circuler librement en Tunisie et recruter des jeunes pour le jihad en Syrie.
Invitée aujourd’hui, 1er mai 2017, de l’émission « Midi Show » sur Mosaïque FM, l’ex-membre du bloc parlementaire Nidaa Tounes et présidente de la commission parlementaire d’enquête sur les filières de recrutement et d’envoi des Tunisiens pour le jihad dans les zones de conflits, s’est interrogée sur la partie qui a autorisé un prédicateur salafiste jihadiste, qui deviendra par la suite le mufti de Daech, à entrer en Tunisie et à se déplacer en toute liberté dans les 24 gouvernorats du pays, où il a fait des prêches appelant au jihad, embrigadé des jeunes et en a recrutés beaucoup qui ont rejoint les groupes jihadistes en Syrie.
Mme Chettaoui, qui n’a pas cité le nom du prédicateur en question, a ajouté que ces jihadistes tunisiens, dont beaucoup ont rejoint Daech, étaient les plus extrémistes et les plus dangereux. Ils ont d’abord été envoyés s’entraîner à Zentan, Syrte et Benghazi, pour ensuite partir en Syrie, rester en Libye ou retourner en Tunisie.
Mme Chettaoui a, par ailleurs, indiqué que plusieurs jihadistes interrogés ont cité le nom du dirigeant islamiste libyen Abdelhakim Belhaj comme étant responsable de l’envoi des terroristes en Syrie.
Rappelons que ce dernier, leader du parti Al-Watan et chef de Fajr Libya, les milices islamistes qui règnent sur l’ouest libyen, est très proches des dirigeants islamistes tunisiens, notamment Rached Ghannouchi et Hamadi Jebali, et venait souvent en Tunisie, en 2012 et 2013, quand ce dernier était chef de gouvernement.
La députée de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est revenue sur la décision de limogeage de l’ex-ministre de l’Éducation, Néji Jalloul, contestant le silence de Nidaa Tounes à propos de cette décision qui, selon elle, aura un impact négatif sur l’avenir du chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui sort ainsi affaibli.
E. B. A.
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